Un témoignage parmi bien d’autres :
http://www.santemagazine.fr/ma-consultation-d-auriculotherapie-29013.html

Véronique, 46 ans, a été opérée d’un cancer du sein. Chirurgie et chimio ont laissé des douleurs qu’elle ne parvient pas à soulager. Jusqu’à ce qu’on lui conseille l’auriculothérapie, l’acupuncture dans l’oreille.
Elle raconte.
Je traverse l’hôpital européen Georges-Pompidou dans le XVe arrondissement à Paris. Malgré les beaux jours, j’ai froid. C’est plein de courants d’air ! J’atteins le service de cancérologie de l’hôpital de jour, au quatrième étage. Quelques chaises dans le couloir font office de salle d’attente. Il n’est pas encore dix heures ce matin et nous sommes déjà quatre.
Sur les conseils de mon oncologue.
Ma chimiothérapie est finie, mais la chirurgie, l’ablation, puis la reconstruction mammaire par lambeau dorsal, ont été douloureuses. Tout le côté gauche me faisait mal, comme si mes chairs se rétrécissaient. On a beau savoir que c’est normal, il arrive un moment où l’on en a ras-le-bol ! Alors, sur le conseil de mon oncologue, j’ai essayé l’auriculothérapie.
Je doutais de cette approche, mais dans le cadre de l’hôpital, j’ai eu confiance. J’ai bien fait ! Aujourd’hui, c’est ma quatrième séance. Le Dr Sophie Manuel m’accueille. La consultation commence. La pièce est plutôt agréable, mi-cabinet médical, mi-salon.
Évaluer la douleur depuis le dernier rendez-vous :
Cette nouvelle séance d’acupuncture auriculaire débute par un interrogatoire : la praticienne fait le point sur mes douleurs depuis le dernier rendez-vous.
– Comment allez-vous ?
– Ça va, mais les douleurs sur la cicatrice et dans le dos reviennent. Mais j’ai tenu plus longtemps que d’habitude, trois mois !
– La dernière fois, vous avez été mieux après la séance ?
– Oui, et j’ai pu travailler davantage. Je suis contente d’exercer à nouveau mon métier de coiffeuse.
–Vous avez été bien combien de temps ?
– Je suis restée huit à neuf semaines sans aucune douleur. En revanche, depuis vendredi, j’ai comme une pointe sous ma cicatrice et la partie gauche est douloureuse.
– A combien évaluez-vous votre douleur ?
– 7/10. Je ressens aussi, en marchant, une douleur qui descend des reins à la fesse.
– Vous restez trop debout. On va regarder tout ça. Côté droit, vous n’avez plus mal ?
– Juste un peu à l’épaule si je dors sur le côté.
– Et comment va le moral ?
–Ça va, mais je m’inquiète pour mes filles. L’aînée est partie de la maison, l’autre est en terminale et fait sa crise d’adolescence.
– Bon, allez, on y va.
Identifier les zones à traiter à l’aide d’un voltmètre.
Je m’allonge. Le Dr Manuel sort son voltmètre. Je serre dans ma main une électrode, elle applique l’autre sur mon oreille. Je ferme les yeux pendant qu’elle cherche avec son appareil les points à traiter. Elle m’explique ce qu’elle fait et à quoi cela correspond. Le voltmètre identifie une perturbation physiologique : il sonne quand un point n’est pas à l’équilibre. Elle le marque au feutre pour ensuite placer le “clou” d’acupuncture, petite aiguille de 3 mm. Elle enfile ses gants. Pendant qu’elle pique, je pense à me décontracter. Je sens un coup de chaud et des picotements. C’est désagréable, mais bref.
Un, deux puis trois clous sont posés. Aujourd’hui, je vais être fatiguée. Quatre. Ah, le cinquième fait plus mal. Six, sept. Elle pique l’oreille droite, puis l’oreille gauche. Ça chauffe. Sourcils froncés, je supporte. C’est terminé. Le médecin désinfecte mes oreilles. Je cache les clous avec mes cheveux coupés au carré. Je commence à me sentir moins crispée.
On garde les aiguilles d’auriculothérapie à la fin de la séance.
– Voilà, maintenant, asseyez-vous doucement, dit le docteur. Elle m’explique sur un schéma ce qu’elle vient de me faire. Six clous sur l’oreille gauche, sept sur la droite. J’ai un peu le tournis.
Je bouge mon cou, mes bras, mon dos. La gêne a disparu. Je me sens mieux. J’évalue mes douleurs du dos à 3,5/10. Je me lève pour vérifier ma jambe. Je marche bien. Les aiguilles ne sont pas retirées à la fin de la séance : elles tombent d’elles-mêmes dans les jours ou les semaines qui suivent.
L’effet antidouleur dure presque deux mois.
Après chaque séance d’auriculothérapie, une grosse fatigue s’abat sur moi le jour même, mais dès le lendemain, je suis bien. Tant que les “clous” d’acupuncture sont dans l’oreille, je sens un relâchement de la peau et des muscles.
L’effet dure un mois et demi à deux mois pendant lesquels je ne prends aucun médicament. Sur les conseils du Dr Manuel, je dois bien noter les dates de chute des clous et l’intensité des symptômes. La séance a duré trente minutes.